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Sauvegarde de l'abeille, étude sur 4 années.

par Ludovic Labeste ludovic.1@neuf.fr
10140 PUITS ET NUISEMENT
DOCTEUR EN PHARMACIE, UV EN BOTANIQUE, BIOCHIMIE, CHIMIE, ZOOLOGIE
(étude des animaux et insectes), PHYSIQUE, PRODUITS VETERINAIRES, TOXICOLOGIE ET ENVIRONNEMENT.
Apiculteur dans l'Aube N° DSV 100020


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Cet article est destiné à toute personne qui souhaite sauvegarder l'abeille, afin qu'elle garde la force de survivre face aux pesticides qui l'affaiblissent et qui la rendent plus sensible aux maladies. J'ai réalisé deux grandes études, dont une sur 4 années et une autre sur 2 ans avec de très bons résultats. Je fais cette diffusion non pas pour l'argent mais pour la sauvegarde de l'abeille qui est impérative sinon l'homme en subira les conséquences si cette espèce disparaît.

Depuis juillet 2004, j'utilise comme traitement antivarroa, antiloque, antinosémose, et contre divers virus tels que la maladie noire, un mélange contenant des huiles essentielles pures, et qui permettent de maintenir mon cheptel apicole sans perte dans le rucher pour celles qui ont été nourries suffisamment au printemps et à la veille de l'automne, avec un sirop à 50 % de sucre riche également en vitamines.

Les huiles essentielles sont dotées d'une activité antiparasitaire donc le varroa est très sensible comme j'ai pu le constater, d'une activité antivirale et antibactérienne, et également antifongique, d'après les différentes bibliographies pharmaceutiques que j'ai pu en ressortir moi même en tant que docteur en pharmacie, et qui ne présentent pas de toxicité à doses normales. En revanche, aucune étude n'a été faite sur la teigne, ni sur l'Aethina tumida. Seul le thymol à forte dose dans une pièce confinée peut réduire le développement de la teigne sur des cadres de hausse à conserver dès l'automne jusqu'au printemps suivant.

La formule que j'utilise dans mon mélange pendant le printemps, l'été ou l'automne est la suivante :
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huile essentielle de géranium, 4 ml ou 80 gouttes
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huile essentielle de lavande, 4 ml ou 80 gouttes
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huile essentielle clou de girofle, 4 ml ou 80 gouttes
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huile essentielle de vétiver, 1 ml ou 20 gouttes
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huile essentielle d'Eucalyptus globulus ou radiata
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Compléter à 250 ml.
L'huile essentielle de vétiver est purement utilisée à visée stimulante physique pour l'abeille et dans le cadre d'une stimulation immunitaire pour la résistante aux maladies.

Ce mélange peut être utilisée uniquement au printemps, été ou automne.

Pour l'hiver, utiliser uniquement de l'huile essentielle d'Eucalyptus globulus avant le comptage des varroas, vous serez surpris. C'est très révélateur sur le varroa : 4 gouttes d'huile essentielle d'Eucalyptus globulus sur un papier Canson que vous déposez sous les cadres par l'entrée principale, une largeur de 20 cm et sur toute la longueur du cadre suffira pour le papier, le coefficient multiplicateur varroa en chute est de 50 à partir du 2ème jour, soit un comptage au 3ème jour qui vous définira le nombre de varroas tombés et le nombre de varroas total dans la ruche à tuer impérativement. Ne jamais utiliser un mélange trop riche pour l'hiver car le froid augmente l'activité irritante des huiles essentielles sur l'abeille.

Que cela soit pour l'huile essentielle d'eucalyptus seul ou le mélange, les dosages sont de quatre gouttes par ruche avec un compte-goutte classique et 2 gouttes par ruchette que l'on dépose au plus près de l'entrée principale de la ruche ou ruchette, ou à déposer sur un papier Canson a introduire à l'intérieur de la ruche par l'entrée principale si le plateau de la ruche est en plastique, car les huiles essentielles sont incompatibles avec le plastique. Ensuite on laisse le mélange ou l'huile essentielle d'eucalyptus diffuser et on ne fait rien d'autre, le traitement est terminé pour la journée et pour la semaine. L'avantage de cette technique est qu'il n'y a pas besoin d'ouvrir le toit des ruches, donc pas de refroidissement brutal dans la ruche si les conditions d'utilisation sont respectées dans le paragraphe "TRÈS IMPORTANT".

Après le premier traitement, le 2eme traitement sera réalisé de la même façon une semaine après, puis le 3eme encore une semaine après soit 3
traitement sur un délai de 15 jours. En revanche, celui de l'hiver ne contiendra que 2 traitements uniquement, et ce traitement est déjà réalisé pendant le diagnostic varroa qui généralement en détecte toujours, ce qui permet de réaliser le 2ème traitement une semaine à 15 jours après ; l'espacement entre deux traitements d'hiver est toujours toléré car le varroa ne se multiplie pas l'hiver, donc on a le temps de le tuer, et l'abeille s'en remettra d'autant mieux.


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TRES IMPORTANT
Ne jamais traiter par vent froid, ou pendant une pluie, traiter toujours par beau temps ou partiellement couvert. L'hiver, ne jamais traiter en
dessous de 6°C et toujours attendre le début de l'après midi. Mais jamais en fin d'après midi car les températures baissent vite en début de soirée. Les abeilles ventilent pour chasser les odeurs d'huiles essentielles qui diffusent très rapidement et qui s'imprègnent dans la ruche, ce qui gène également les abeilles quant le temps est froid ou humide, car les abeilles craignent l'humidité brutale ou le froid brutal, donc soyez très vigilent sur le temps qui suit tout traitement.

Une autre chose importante : j'ai constaté des réductions de surface de couvain pendant les périodes de miellées avec l'huile essentielle de thym, ainsi que l'absence de remplacement de reine en cas de conception d'essaim artificiel, que cela soit dans l'essaim artificiel ou la ruche mère qui a servi à concevoir l'essaim artificiel. Par conséquent et par sécurité, ne jamais traiter la veille de la conception d'un essaim artificiel, toujours faire le dernier traitement par précaution une semaine avant de faire un essaim artificiel, la reine reprend facilement sa ponte à partir du 2ème ou 3ème jour après le traitement.

En revanche, toujours faire les traitements avant la pose des hausses sous peine d'aromatisation du miel dans les hausses car les huiles essentielles s'imprègnent dans tout pendant quelque jours : le bois, la propolis, le miel, la cire et le revêtement kératine des abeilles et des varroas, et aussi dans le pollen.

Les huiles essentielles sont très stables entre 10° et 20°C à l'abri de la lumière; surtout quand elles sont conditionnées en grosses quantités.
Cela doit être respecté, donc les petits volumes doivent être généralement vite utilisés.

Je stimule tous les printemps mes essaims au sirop à 50 % et j'ai réalisé une étude avec deux ruches nourrie au sirop vitaminé versus ruche nourries au sirop seul. Le nourrissement a duré de fin mars au 20 avril 2008 et les résultats sont significatifs et surprenants :
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les deux premières ruches nourries au sirop seul ont produit au total 23 kilos et 25 kilos en miel cette année sur des hausses posées à partir
du 25 avril 2008, avec des reines de 1 an.
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les deux autres ruches nourries au sirop vitaminé ont produit au total 74 kilos pour la première, et 86 kilos pour la deuxième ruche, avec des
reines du même age, du jamais vu ! Les récoltes ont commencées du 15 mai jusqu'au 1er août.
J'ai également testé cette technique sur deux de mes ruches dont la reine à été remplacé, une en avril 2007, née vers fin avril, et l'autre née vers fin mai 2007. Les résultats sont positifs : la première a fait 19 kg de miel en juillet et la seconde 8 kg. Ces ruches ont été nourries au sirop vitaminé de fin mars jusqu'a fin mai.

Pour ce qui est des vitamines, choisissez la marque sans conservateur Yotami, Total Vitaminol, Biocanina, usage vétérinaire, code CIP ou ACL ou code produit 7807875. La dose est la suivante : une goutte de vitamines Yotami par pot de sirop à 50 % de 0,750 ml une fois par semaine. Le nourrissement d'automne de fin août jusqu'au 29 septembre a été réalisé de cette façon également. Les deux ruches performantes ont reçu au total 35 litres de sirop à 50 % de miel de tilleul ou toutes fleurs sans utiliser de sucre étant donné la forte récolte. Les vitamines prolongent la survie des abeilles d'au moins 50 % sur la durée de survie normale, ce qui leur permet de participer à une nouvelle miellée, comme celles qui font le colza pourront ensuite faire celle de l'acacia sans problème et ensuite le tilleul, voir jusqu'au toutes fleurs d'été pour les plus résistantes. Sur les deux ruches nourries au sirop vitaminé, l'avant dernière récolte était la meilleure : 25 kilos pour la première et 30 kilos pour la deuxième au 9 juillet, et elles ont reçus 3 hausses empilées (la 1ère à été posée vers le 25 avril, la deuxième une semaine après et la 3ème vers le 15 mai). C'est seulement à partir du 15 juillet que j'ai laissé une seule hausse jusqu'au 1er août avec encore 7 kilos de tournesol dans chaque hausse à la dernière récolte, et la miellée de tournesol a durée jusqu'au 10 août.

Les vitamines doivent êtres conservées au frigo et à l'abri de la lumière. Très important car cela prolonge leur durée de conservation, les vitamines étant très stables au froid et à l'obscurité. Si le sirop est fait à l'avance avec des vitamines, alors l'ensemble ira également au frigo si celui-ci n'est pas donné tous de suite aux abeilles.

Je ne fais pas du tous cela pour me faire connaître, mais simplement pour sensibiliser tous ceux qui souhaitent travailler dans le droit chemin. Comment voulez vous obtenir des productions optimales avec des ruches qui sont traitées avec des pesticides dont en font partie l'Apivar et l'Apistan. Ces deux substances sont des insecticides qui sont également toxiques chez l'abeille et qui n'optimise pas le travail de l'abeille, au contraire, elle est davantage affaiblie et cela retarde son travail optimal. Les huiles essentielles, elles au contraire, sont parfaitement tolérées, et diffusent et s'imprègnent rapidement et les surdosages n'arrivent jamais car les abeilles ventilent et chassent le produit excédent.

Il est urgent d'agir rapidement sur Nosema ceranæ qui est déjà en train de faire des ravages dans le nord-est de la France. Les huiles essentielles de géranium, clou de girofle et lavande sont les plus actives sur les champignons et levures d'après les bibliographies pharmaceutiques.

J'ai moi même fais des recherches pendant des heures entières sur les huiles essentielles, et il n'existe pas actuellement de traitement efficace sur le Nosema ceranæ autres que les huiles essentielles dans le domaine apicole. Si vous voulez éviter que cette maladie vous importune dans votre rucher, vous n'avez plus le choix.

Ce traitement aux huiles essentielles ne coûte pas cher du tout surtout quand les huiles essentielles sont commandées en grosses quantités dans une pharmacie. A titre d'exemple, cela me coûte 50 euros par an pour traiter 50 ruches pour toute l'année. Trouvez un traitement actuel pour l'année moins cher que celui-ci.

De plus, en ce qui concerne le travail de la reine dans le corps de ruche, j'obtiens déjà au mois d'avril 6 cadres de couvain, donc 2 entiers sur tout le cadre Dadant, 2 autres à 75 % de couvain et les deux derniers à 35 % de couvain. En juin, j'obtiens 8 cadres de couvain dont 4 entiers, 2 autres à 50 % et deux autres à 35 %. Donc il est clair que la tolérance des abeilles avec les huiles essentielles est très satisfaisante et sans toxicité vu l'activité de la reine, et à un tel point que je retrouve même tout les ans du couvain sur les cadres de hausses (sur trois cadres minimum dans la 1ere hausse et sur 1 à 2 cadres dans la 2ème hausse que je ne peux pas récolter en conséquence si je veux garder tous les futurs effectifs.

Mon confrère, Mr GUICHARD Olivier qui travaille avec moi est très satisfait de cette méthode car il n'a fait aucun traitement avec des produits phytosanitaires de synthèse depuis 3 ans déjà.

Ce message est à diffuser en urgence à tous les apiculteurs qui souhaite sauvegarder leur rucher en perdition.
Ludovic Labeste
ludovic.1@neuf.fr

 

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Publié dans Terre & Nature

Piqué d'apiculture


De la teinture de propolis au recrutement de nouveaux membres en passant par la fabrication de ruches, les cours de vulgarisation, les grilles à reines et le miel: Camille Rithner, à Monthey, joue l'homme-orchestre de l'apiculture valaisanne

On y trouve de tout: des trappes à pollen, des chaudières à cire, des agrafes coudées, des entonnoirs, des gants, des pastilles à marquer les reines, des onguents antipiqûres, du dentifrice à la propolis (voir ci-dessous), des livres, des paillassons rigolos, des photos, des bougies, des abeilles déco en papier alvéolé. Et des ruches. Surtout des ruches. La vraie ruche pastorale tout en bois cousue main, que la famille Rithner fabrique depuis 1916! Camille, troisième génération, règne sur «la seule panoplie apicole complète de Suisse romande», une manière de vaste et profonde échoppe, rendez-vous de plus de 6000 clients en fichier. Le patron, soucieux de pérenniser la «passion apico-écologique familiale», exploite un rucher de plus de cent colonies.

Mais, avant tout, c'est la formation des apiculteurs amateurs et la relève des aînés qui préoccupent Camille Rithner, responsable de la vulgarisation apicole pour le Valais romand. Avec 800 membres, mais une moyenne d'âge élevée, l'apiculture valaisanne peine à rajeunir ses rangs. Tous les deux ans, une «campagne de recrutement» est orchestrée, un cours d'apiculture de base, étagé sur sept demi-journées d'avril à octobre, ouvert aux néophytes et aux praticiens soucieux de rafraîchir et compléter leurs connaissances. Ils sont une cinquantaine cette année, répartis en groupes de douze, à suivre une formation pratique sur le terrain - on réserve à un samedi pluvieux les aspects théoriques.
De tout repos
«L'apiculure est un hobby peu exigeant», observe Camille Rithner. D'avril à octobre, une quinzaine de minutes de travail par ruche et par mois suffisent. Et, exception faite du premier contrôle approfondi de printemps, la ponctualité n'est pas requise; la visite hebdomadaire peut sans risque être reportée de quelques jours, «les abeilles n'en mourront pas»! Peu dispendieux: de 1000 à 2000 francs l'investissement de base, selon qu'on démarre avec du matériel neuf ou d'occasion, dont la durée de vie est pratiquement illimitée. Peu gourmand en espace, enfin: une terrasse d'appartement peut faire l'affaire, «à condition de s'entendre avec ses voisins». En tous les cas, la sélection d'abeilles peu agressives limite leur éventuelle dangerosité.
Miel par kilos
Installer une ruche ne requiert aucune autorisation préalable, mais obéit à
une seule règle: une distance d'au moins 15 mètres d'une route principale doit être observée. A défaut, l'abeille, qui prend son envol à l'horizontale, risque de pénétrer intempestivement dans une voiture et de se venger de son affolement sur un passager! Eloignée des nuisances, elle constitue, avec une production annuelle de 3 à 15 kilos de miel, un hobby qui a tout pour tenter les jeunes, «séduits par l'effet mode de l'écologie associée à la saveur des produits de terroir».

+ d'infos
Rithner & Cie:
Route du Chili 29, case postale 67,
1870 Monthey 1,
tél. 024 471 21 54,
e-mail rithner-apiculture@bluewin.ch
Livres:
Une quinzaine...